Garúa – 1943

Compositeur : Aníbal TROILO   Paroles : Enrique Cadícamo

 Traduction : Fabrice HATEM
¡ Qué noche llena de hastío y de frío…! Quelle nuit pleine de dégoût et de froid…!
¡ El viento trae un extraño… lamento…! Le vent apporte une étrange plainte…!
Parece un pozo de sombras…la noche…! On dirait un puits d’ombre, la nuit…!
Y yo, en las sombras, camino muy lento…! Et moi, dans les ténèbres, je marche lentement…!
Mientras tanto la garúa Pendant que la pluie
Se acentuá S’accentue,
Con sus púas, Enfonçant ses pointes
En mi corazón Dans mon coeur.
¡ En esta noche tan fria…y tan mía…! Dans cette nuit si froide et si mienne…
Pensando siempre en lo mismo…, me abismo Une pensée revient sans cesse m’engloutir,
Y aunque quiera arrancarla, Et bien que je veuille l’arracher,
Desecharla La détruire
Y olvidarla… Et l’oublier…
La recuerdo más… Je m’en souviens davantage…
¡ Garúa !… Crachin…
Solo y triste por la acera Seul et triste sur le trottoir
Va este corazón transido, Erre ce coeur transi,
Con tristeza de tapera Avec sa tristesse de ruine
Sintiendo…tu hielo… En sentant…ton froid
Porque aquélla con su olvido Parce que l’oubli d’une femme
Hoy le ha abierto una gotera… Aujourd’hui verse la pluie dans mon âme…
¡ Perdido…! Perdu…!
Como un duende que en la sombra, Comme un lutin qui dans l’ombre,
Más busca y más la nombra La cherche et l’appelle encore
Garúa… tristeza… Crachin…tristesse…
Hasta el cielo se ha puesto a llorar… Même le ciel s’est mis à pleurer
Qué noche llena de hastío…y de frio… Quelle nuit pleine de dégoût et de froid…!
No se ve a nadie cruzar por la esquina… On ne voit personne errer aux coins des rues…
Sobre la calle, la hilera de focos, Sur le trottoir, la rangée de feux
Lustra el asfalto con luz mortecina, Illumine l’asphalte de sa lumière moribonde,
Y yo voy como un descarte, Et moi, seul comme un paria,
Siempre solo, Toujours seul,
Siempre aparte, Toujours de côté,
Recordándote… Me souvenant de toi…
Las gotas caen en el charco de mi alma Les gouttes tombent dans la flaque de mon âme
Hasta los huesos calados y helados… Même mes os sont silencieux et gelés…
Y humillando este tormento Et comme pour humilier ma souffrance
Todavía pasa el viento… Souuffle une rafale de vent
¡ Empujándome !… Qui me pousse !…

 

Association de Tango Argentin depuis 1992