El bulín de la calle Ayacucho – (1925)

Version 1941 : orchestre  Aníbal Troilo  Chant : Francisco Fiorentino

Música : José Servidio, Luis Servidio

Letra : Celedonio Flores

Traduction : Fabrice HATEM

Le « bulín de la calle Ayacucho » a réellement existé au 1443 de la rue Ayacucho. C’était une petite pièce où les souris ne manquaient pas. Là se retrouvaient tous les vendredis, un groupe d’amis, en grande majorité amoureux du tango. Ciacia, la compagne de Paganini, y cuisinait un bon pot-au-feu. On buvait le maté, on parlait beaucoup et on chantait.

El bulín de la calle Ayacucho  (1925) La chambrette de la rue Ayacucho
El bulín de la calle Ayacucho,                                     La chambrette de la rue Ayacucho
que en mis tiempos de rana alquilaba,   Que je louais dans mes temps heureux,
el bulín que la barra buscaba La chambrette où venaient les copains
pa caer por la noche a timbear,                                     Pour jouer aux cartes toute la nuit ……
el bulín donde tantos muchachos,  La chambrette où tant de p’tits gars
encontraron marroco y catrera Trouvaient du pain et un plumard,
rechiflado, parece llorar.    Est toute triste et semble pleurer….
El primus* no me fallaba       Le poêle « primus » était là
con su carga de aguardiente Avec sa provision d’alcool
y habiendo agua caliente      Il nous faisait de l’eau chaude
el mate era allí señor.    Pour boire le maté, oui monsieur….
No faltaba la guitarra     Il y avait aussi la guitare
bien encordada y lustrosa  Bien accordée et brillante
ni el bacán de voz gangosa  Et un bourge qui parlait du nez
con berretín de cantor. Et rêvait d’être chanteur.
El bulín de la calle Ayacucho La chambrette de la rue Ayacucho
ha quedado mistongo y fulero :    Est devenue misérable et triste
ya no se oye el cantor milonguero,   On n’entend plus le chanteur de tango
engrupido, su musa entonar ;  Se monter la tête en taquinant la muse
Y en el primus no bulle la pava      Et sur le poêle il n’y a plus de bouilloire
que a la barra contenta reunía    Pour attirer toute la bande,
y el bacán de la rante alegría Et celui qui était riche de son bonheur
está seco de tanto llorar.    N’a plus assez de larmes pour pleurer.
Cada cosa era un recuerdo Chaque chose fut un souvenir
que la vida me amargaba ; Qui me rendit la vie amère ;
por eso me la pasaba Et pour cela je devins
fulero, rante y tristón. Triste, aigri et coléreux.
Los muchachos se cortaron Tous les copains s’en allèrent
al verme tan afligido  En me voyant si affligé
y yo me quedé en el nido Et je restais seul dans le nid
empollando mi aflicción.   A couver ma tristesse.
Cotorrito mistongo, tirado Chambrette pauvre, retirée
en el fondo de aquel conventillo, Au fond de ce conventillo,
sin alfombras, sin lujo y sin brillo, Sans tapis, sans luxe, sans faste
¡cuántos días felices pasé,    Combien de jours heureux j’ai passé
al calor del querer de una piba Auprès du tendre amour d’une fille
que fue mía, mimosa y sinceral …                                    Qui fut mienne, douce et sincère
¡Y una noche de invierno, fulera,  Et qui une sale nuit d’hiver
hasta el cielo de un vuelo se fue! S’en fut au ciel d’un seul coup d’aile !

*  Marque typique de poêle populaire à Buenos Aires dans les années 20

Association de Tango Argentin depuis 1992