SUR -1948

 

Música : Aníbal TROILO    Letra : Homero MANZI

Traduction : Fabrice HATEM

Sur (1948) Sud
San Juan y Boedo antiguo, y todo el cielo, San juan et le vieux Boedo et tout le ciel
Pompeya y más allá la inundación. Pompeya et plus au loin, l’inondation.
Tu melena de novia en el recuerdo Ta chevelure aimée dans mon souvenir
y tu nombre florando en el adiós. Et ton nom flottant dans l’adieu.
La esquina del herrero, barro y pampa, Le coin du ferronnier, boue et pampa,
tu casa, tu vereda y el zanjón, Ta maison, ton trottoir, le ruisseau,
y un perfume de yuyos y de alfalfa Et un parfum d’herbe et d’avoine
que me llena de nuevo el corazón Qui remplit mon coeur à nouveau.
Sur… paredón y después… Sud… un grand mur et après…
Sur… una luz de almacén… Sud… une lumière d’almacén…*
Ya nunca me verás como me vieras, Jamais plus tu ne me verras comme autrefois,
recostado en la vidriera Appuyé sur la vitrine
y esperándote. En t’attendant.
Ya nunca alumbraré con las estrellas Et jamais plus les étoiles n’éclaireront
nuestra marcha sin querellas Nos promenades sans querelles
por las noches de Pompeya… Dans les nuits de Pompeya…
Las calles y las lunas suburbanas, Les rues et les lunes du faubourg,
y mi amor y tu ventana Et mon amour, guettant ta fenêtre
todo ha muerto, ya lo sé… Tout est mort, je le sais…
San Juan y Boedo antiguo, cielo perdido, San Juan et le vieux Boedo, ciel perdu,
Pompeya y al llegar al terraplén, Pompeya et devant le terre-plein,
tus veinte años temblando de cariño Tes vingt ans tremblant de tendresse
bajo el beso que entonces te robé. Sous le baiser qu’alors, je te volai.
Nostalgias de las cosas que han pasado, Nostalgie des choses qui sont passées,
arena que la vida se llevó Sable de la vie qui s’écoula
pesadumbre de barrios que han cambiado Tristesse des quartiers qui ont changé
y amargura del sueño que murió. Et amertume du rêve qui est mort.

 

* Boutique faisant à la fois office d’épicerie, de café-restaurant et de bazar

Homero Manzi fut le premier à transformer les paroles du tango en poèmes qui sont de nostalgiques cartes postales des quartiers de Buenos Aires.

Sur est, à l’époque, un faubourg très reculé où l’on devine, toute proche, la pampa. « Le ciel tout entier », le »parfum d’herbes et de foin » ainsi que le souvenir des inondations, dénoncent la présence de la terre et de la pampa qui rejoignent la limite diffuse de la ville en pleine expansion.

Association de Tango Argentin depuis 1992