TRISTEZAS DE LA CALLE CORRIENTES – 1942

Compositeur : Domingo Federico

Paroles : Homero Expósito

Version  Miguel Caló (1942), chant : Raúl Berón

Homero Expósito fut l’historien du présent. Amoureux de la métaphore, il eut bien souvent maille à partir avec ceux qui persistaient à défendre le style des tangos d’autrefois.

Expósito chanta le centre de Buenos Aires, avec la rue Corrientes que l’on venait d’élargir et qui reste encore aujourd’hui, avec ses bars et ses théâtres, la rue de la vie nocturne et bohème de Buenos Aires. C’est la rue qui ne dort jamais.

Traduction : Denise Anne Clavilier / Barrio de tango

Tristezas de la calle Corrientes (1942) Tristesse de la rue Corrientes
Calle Rue
como valle Comme une vallée
de monedas para el pan… De quatre sous pour le pain…
Río Fleuve
sin desvío Sans détours
donde sufre la ciudad… Où souffre la ville…
¡Qué triste palidez tienen tus luces! Comme tes lumières sont pâles et tristes !
¡Tus letreros sueñan cruces! Tes enseignes rêvent de croix !
Risa Rire
que precisa Qui a besoin
la confianza del alcohol. De la confiance de l’alcool.
Llantos Plaintes
hechos cantos Devenues chants
pa’ vendernos un amor. Pour nous vendre un amour.
Mercado de las tristes alegrías… Marché des tristes gaîtés…
¡Cambalache de caricias Brocante des caresses
donde cuelgan la ilusión! Où on met ses rêves au clou !
Triste. ¡Si Triste, oui
por ser nuestra! Parce que tu es à nous !
Triste. ¡Si, Triste, oui
porque sueñas! Parce que tu rêves !
Tu alegría es tristeza Ta joie n’est que tristesse
y el dolor de la espera Et la douleur de l’attente
te atraviesa… Te transperce…
¡Y con pálida luz Et avec une pâle lumière
vivís llorando tus tristezas! Tu vis en pleurant tes tristesses !
Triste. ¡Si Triste, oui
por tu cruz! De ton calvaire !
Vagos Vagabonds
con halagos Avec des airs
de bohemia mundanal. De bohème mondaine.
Pobres, Et des pauvres,
sin más cobres Sans autre richesse
que el anhelo de triunfar, Que la soif de triompher,
ablandan el camino de la espera Ils aplanissent le chemin de l’espoir
con la sangre toda llena Avec dans leurs veines
de cortados, en la mesa de algún bar. Les cafés avalés à la table d’un bar.
Calle Rue
como valle Comme une vallée
de monedas para el pan… De quatre sous pour le pain…
Río Fleuve
sin desvío Sans détours
donde sufre la ciudad… Où souffre la ville…
Los hombres te vendieron como a Cristo Les hommes te vendirent comme le Christ
y el puñal del obelisco Et le poignard de l’obélisque
te desangra sin cesar. Te saigne sans arrêt.

Association de Tango Argentin depuis 1992