Version 1943 –
Orchestre Osvaldo PUGLIESE – Chant Roberto CHANEL
__________________________________________________________________________
Música : Virgilio Expósito Letra : Homero Expósito
El farol, le bec de gaz, c’est le quartier, la fiancée, le coin de la rue, le rendez-vous avec la mort, le pauvre garçon qui fume et attend….
Le tango crée et recrée le mythe du farol. Tout y est : la solitude, la nostalgie, la tristesse, l’illusion. Le farol est le farol des pauvres. Il n’y a pas de mythologie du farol dans les quartiers riches. Le farol projette un cône de lumière sur le trottoir, mais, plus loin, il n’y a que l’ombre, les ténèbres, la pauvreté.
Traduction : Denise Anne Clavilier / Barrio de tango
Farol (1943) | Bec de gaz |
Un arrabal con casas | Un faubourg aux maisons |
que reflejan su dolor de lata… | Qui reflètent sa souffrance en tôle…. |
Un arrabal humano | Un faubourg humain |
con leyendas que se cantan como tangos… | Aux légendes qui se chantent comme des tangos… |
Y allá un reloj que lejos da | Et là-bas, une horloge qui sonne au lointain |
las dos de la mañana… | Les deux heures du matin…. |
Un arrabal obrero, | Un faubourg ouvrier, |
una esquina de recuerdos y un farol… | Un carrefour de souvenirs et un bec de gaz… |
Farol, | Bec de gaz, |
las cosas que ahora se ven… | Les choses qu’on voit maintenant…. |
Farol ya no es lo mismo que ayer… | Bec de gaz, ce n’est plus comme hier… |
La sombra, | L’ombre, |
hoy se escapa a tu mirada, | Aujourd’hui échappe à ton regard, |
y me deja más tristona | Elle me laisse plus morose |
la mitad de mi cortada. | La moitié de mon bout de rue. |
Tu luz, | Ta lumière, |
con el tango en el bolsillo | Avec le tango en poche |
fue perdiendo luz y brillo | S’en fut perdre lumière et éclat |
y es una cruz… | Et c’est un calvaire… |
Allí conversa el cielo | Ici le ciel bavarde |
con los sueños de un millón de obreros.. | Avec les rêves d’un million d’ouvriers… |
Allí murmura el viento | Ici, le vent murmure |
los poemas populares de Carriego,* | Les poèmes populaires de Carriego,* |
y cuando allá a lo lejos dan | Et quand là-bas sonnent au lointain |
las dos de la mañana, | Les deux heures du matin, |
el arrabal parece | Le faubourg, on dirait |
que se duerme repitiéndole al farol… | Qu’il s’endort en répétant ça au bec de gaz….. |
* Evaristo Carriego ( 1883-1912 ) : premier poète des faubourgs et du peuple ouvrier.