Música : Raúl de los Hoyos Letra : Luis Bayón Herrera
Version 1942 : orchestre Enrique Rodríguez – chant Armando Moreno
Traduction François Benoist / Al tango fuerte
Un tropezón (1927) | Un faux pas |
¡Por favor, lárgueme agente! | S’il vous plaît, relâchez-moi, monsieur l’agent |
No me haga pasar vergüenza. | Ne me faites pas d’ennuis. |
Yo soy un hombre decente, | Je suis un homme honnête, |
se lo puedo garantir. | ça, je peux le garantir. |
He tenido un mal momento | J’ai eu un moment malheureux |
al toparme a esa malvada, | quand j’ai commis cette mauvaise action, |
más no pienso hacerle nada, | mais je ne pense rien lui faire. |
¡Para qué! Ya se ha muerto para mí. | À quoi bon ! Elle est déjà morte pour moi. |
Un tropezón | Tout faux pas |
cualquiera da en la vida, | vous marque dans la vie, |
y el corazón | et c’est comme ça |
aprende así a vivir. | que le cœur apprend à vivre. |
D’entre su barro la saqué un día | C’est de son caniveau que je l’ai tirée un jour |
y con amor la quise hasta mi alzar. | Et par mon amour j’ai voulu l’élever. |
Pero bien dicen que la cabra al monte tira | Mais on dit bien que la chèvre retourne [toujours] à sa montagne (1) |
y una vez más razón tuvo el refrán. | et, encore une fois, le proverbe a eu raison. |
Fui un gran otario para esos vivos, | J’ai été un grand naïf pour ces railleurs, |
pobres donjuanes de cabaret, | pauvres Don Juans de cabaret, |
fui un gran otario porque la quise | oui, un grand naïf de l’aimer |
como ellos nunca podrán querer. | comme eux, ils ne pourront jamais aimer. |
Lléveme nomás agente, | Emmenez-moi, tout simplement, monsieur l’agent, |
es mejor que no me largue | vaut mieux ne pas me relâcher. |
No quiera Dios que me amargue | À Dieu ne plaise que je n’aie de l’aigreur |
recordando su traición. | en me rappelant sa trahison ; |
Y olvidándome de todo | et, oubliant tout, |
a mi corazón me entregue | que je laisse aller mon cœur |
y al volverla a ver me ciegue, | et que je m’aveugle en la revoyant. |
y ahí nomás… | Et là, suffit… |
¡Lléveme, será mejor! | Emmenez-moi, ça vaudra mieux ! |
(1) “La cabra [siempre] tira al monte” Proverbe espagnol, qui dit qu’il est difficile d’oublier son origine, que, finalement, on retourne toujours à l’endroit où on est né ou bien qu’on revient toujours à ce qu’on a appris dans son enfance.
On trouve à ce proverbe un équivalent dans le dicton français : « Chassez le naturel, il revient au galop ».